Une journée à la campagne
Vivant en plein coeur de la ville, j'aime passer de belles journées à la campagne! Aujourd'hui au programme: ramassage de mûres sauvages. Prévenue par mes invités, j'apporte ma paire de bottes en cahoutchou et mon seau pour la cueillette.
Une fois sur place, après un bon café, il est l'heure de se chausser. Je sors donc les bottes de mon coffre. Tous les yeux se rivent soudainement sur moi. Je regarde autour de moi pour trouver ce qui attire autant l'attention de mes hotes... Tout à coup je comprends: tous ont des paires de bottes vertes, les traditionnelles quoi, alors que les miennes sont plutôt ambiance "Boite de nuit", avec de gros ronds rose et orange. On me fait alors remarquer que seule une "prend l'air" (c'est comme ça qu'ils appellent les citadins à la campagne!) peut porter des bottes comme ça. Peu importe, mois, je suis fière de porter ces jolies chaussures qui correpondent aux couleurs que j'aime!
Après cette première moquerie, nous partons direction les chemins de terre à la recherche du fruit convoité. Le parcourt est parsemé d'embuches! Entre les branches d'arbres traitres et les pierres qui bougent, il faut être vigilante. Je me retrouve très rapidement en queue de peloton.
Une fois arrivée sur place la récolte peut commencer! On me prévient qu'il faut d'abord donner des coups de pieds au sol pour faire fuire les vipères... Je ne suis pas très rassurée! Ma motivation pas entravée pour autant, je me lance dans le premier buisson que je trouve.
Au bout de 5 minutes, j'ai réussi à cueillir 10 mûres, me suis piquée sur, au moins, cinq ortis et griffée sur toute la main droite! Je regarde les paniers de mes voisins. A ma grande surprise, ils ont ramassé au moins dix fois plus de mûres que moi! Pourtant je pensais avoir été rapide. Les moqueries fusent à nouveau: "allez, les ortis vont pas te manger", "t'as peur d'abîmer tes belles bottes?"... Je commence à comprendre qu'on ne vit pas la même vie.
J'ai pourtant envie de leur montrer de quoi je suis capable! Je me remets, plus motivée que jamais, à la recherche du précieux sésame! Les épines s'accumulent dans mes doigts mais je ne dis rien, la couleur des mûres rend mes mains assorties à mes bottes mais je ne dis rien non plus. En bonne élève, j'essaie de faire mon travail du mieux que je peux.
Après une heure et demie de labeur, je suis épuisée! Il est tant de comparer les récoltes. Tous les yeux se rivent sur mon seau qui n'est qu'à moitié plein alors que tout le monde va rentrer à la maison chargé au maximun. Je suis un peu déçue car j'ai donné le meilleur de moi-même!
De retour dans la voiture, prête à partir, mes amis viennent me dire au revoir. Pour me féliciter du travail accompli, ils me donnent tous un peu de leur récolte. Finalement la "prend l'air" s'en est pas si mal sorti. Je suis fière de moi! Au fait, une dernière question: "le mauve de mes mains va-t-il partir?" Bizarrement personne ne me répond, tout le monde s'éloigne de la voiture en souriant et me faisant des signes d'au revoir!